PARTI SOCIALISTE : LA FIN EST PROCHE

C’est une évidence aujourd’hui de dire que le Parti socialiste est mal en point.

Sa base militante, vieillie, est largement coupée de la réalité sociale : près de la moitié sont des élus, hors de la société réelle et loin de ceux qui souffrent et qui sont en difficulté. (Etaient-ils auprès des expulsés de Cachan ?) . Ils sont naturellement préoccupés par le renouvellement de leur mandat, ce qui pousse plutôt au conservatisme qu’à la révolution.

Ce sont des militants qui ont pu soutenir Lionel Jospin en 2002 sans états d’âme et sans réaliser le fossé qui le séparait du peuple, et c’est plus cruel encore, des sympathisants de gauche.

Des militants schizophrènes qui votent "oui" à la constitution européenne au sein du parti et "non" quand ils sont dans l’isoloir.

Des militant, enfin, prêts à renoncer à leurs exigences idéologiques et à se laisser séduire par une candidature de simple image pour peu qu’elle leur offre un salut .

Bref des militants totalement désemparés et désunis, à l’image de leur parti.

Au sein du P.S en effet, les clivages se creusent tant au niveau des hommes que des idées. Les leaders des différentes sensibilités s’éloignent inexorablement les uns des autres, sans personnalité suffisamment forte pour les réunir.

Plus grave, les courants idéologiques eux-mêmes s’éloignent jusqu’à paraître irréconciliables en deux grandes tendances :

– un courant emmené par Laurent Fabius, ancré dans les valeurs républicaines et traditionnelles de la gauche et qui se rapproche insensiblement des mouvements de l’extrême gauche (Lutte ouvrière, L.C.R, parti Communiste), Républicains (M.C.R de J.P Chevènement) et associatifs (Attac) profitant ainsi de leur dynamisme. Cette tendance a trouvé son baptême fondateur dans la mobilisation autour du "non" au référendum sur la Constitution Européenne.

– un courant de centre gauche libéral, incarné par Dominique Strauss-Kahn, favorable à une Europe libérale et à une économie de marché peu réglementée. Cette tendance, qui a dit "oui" au référendum de manière convaincue, pourrait facilement se rapprocher de l’UDF et de F.Bayrou dont il n’est plus idéologiquement séparé par grand chose.

En dehors de ces courants, il n’y a plus beaucoup de place. Les hiérarques, puis les militants, devront choisir.

     Il est évident aujourd’hui que la ligne de fracture qui sépare et qui va séparer pour longtemps la classe politique française est l’attitude à adopter face à la construction européenne. Et cette ligne traverse le Parti Socialiste.

     Rien ne semble donc pouvoir s’opposer à l’éclatement du P.S, soit après la présidentielle, soit même au moment du choix des candidats à l’automne.

     Guy Bedos l’avait prédit : "Miterrand est un homme honnête : il laissera le Parti Socialiste dans l’état dans lequel il l’a trouvé".

5 commentaires sur “PARTI SOCIALISTE : LA FIN EST PROCHE

  1. Rectificatif pour un petit parti, pas assez connu mais qui a l’avenir devant lui…
    C’est le M R C et pas le M C R.
    Par ailleurs, l’analyse est intéressante. Mais je trouve symbolise assez mal le renouveau d’une “vraie” gauche.
    Salut et fraternité
    R.F.

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  2. Merci pour l’information. C’est vrai que ce parti a changé de nom récemment.
    Quant à son avenir prometteur : ça voudrait dire qu’on aurait besoin d’un parti fort rien que pour défendre des valeurs qu’on croyait acquises depuis longtemps : perspective exaltante mais inquiétante.
    Amicalement,

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  3. Merci pour l’information. C’est vrai que ce parti a changé de nom récemment.
    Quant à son avenir prometteur : ça voudrait dire qu’on aurait besoin d’un parti fort rien que pour défendre des valeurs qu’on croyait acquises depuis longtemps : perspective exaltante mais inquiétante.
    Amicalement,

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